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Le prix du café vert

Le prix du café vert

La chaîne de valeur traditionnel du café

Pour comprendre la valeur de notre tasse de café du matin, il faut commencer par remonter toute la chaîne de valeur que parcours les grains de café, du producteur à la tasse. Sur l’illustration ci-dessous (en anglais), on peut constater que la chaîne traditionnelle est ponctuée de plusieurs intermédiaires. Les plus importants, en règle générale, sont l’exportateur, l’importateur et bien évidemment le torréfacteur. De plus, selon les cas, cette chaîne peut s’agrandir puisque d’autres intermédiaires peuvent s’impliquer entre le torréfacteur et le consommateur final : un distributeur, un emballeur, une épicerie, etc.

Comment l’argent est-il distribué dans la chaîne de valeur ?

Selon une récente étude de l’International Trade Centre, les producteurs ne reçoivent que 10% du prix de vente final. Le reste est partagé par les autres intermédiaires, et souvent c’est le vendeur final qui dégage le plus du prix de vente final. Pourquoi ?

Tout simplement parce que c’est lui qui prend le plus de risque, et qui investit le plus d’argent pour vendre un café de qualité. Dans le cas d'un torréfacteur comme vendeur final, on peut par exemple inclure les dépenses suivantes :

  • Les voyages sur place pour choisir le café vert
  • Les tests de gout en laboratoire
  • Les tests de cuisson
  • Le développement des recettes
  • Les loyers, la main d'oeuvre et les formations

 

À cela viennent s’ajouter des prises de risques et des dépenses supplémentaires selon les cas :

  • La formation de barista et de torréfacteur
  • L’achat de nouvelle technologie (four, sac 100% compostable, pods 100% compostable)
  • Création de produits unique nécessitant d’engager des dépenses de R&D (Nitro Cold Brew par exemple).

 

Doit-on pour autant se contenter de peu rémunérer les producteurs ?

Évidemment, la réponse est NON. Sans les producteurs, nous ne pourrions exister. C’est pourquoi il est important de tisser des liens étroits avec eux. Les « field trips » nous permettent de rencontrer et de choisir les meilleurs cafés, mais ils ont aussi l’avantage de pouvoir réaliser des achats de café vert qui satisfont les deux parties : le producteur et le torréfacteur. Cela peut également se faire via des programmes spécifiques, comme FairTrade, qui vont nous permettre de nous assurer que les producteurs obtiennent un prix plancher obligatoire pour leur café. Ce montant leur assure une qualité de vie souvent bien supérieur a celle de producteur non affilié à FairTrade. Voici comment le café se négocie sur le marché mondial:

 

 

 

La valeur boursière du café est en baisse, pourquoi les prix ne baissent-ils pas ?

En effet, le prix du café vert est à un pic des plus bas, en raison notamment d’une inondation du marché du café par les producteurs brésiliens. Malheureusement, cette baisse ne se traduit que très peu sur le marché du café que nous dégustons quotidiennement, et ce pour différentes raisons :

  • Les charges générales pour les torréfacteurs ont augmenté (main d'oeuvre, loyer et autres charges).
  • Pour les torréfacteurs canadiens, les taux de changes sont en notre défaveur, le dollar canadien étant trop faible.
  • Les cafés de spécialités sont plus chers qu’auparavant. À titre d’exemple au Costa Rica, malgré un marché relativement bas les primes sur les cafés de moyen et haut de gamme sont fortement à la hausse. La demande pour ces cafés de qualités ayant explosée ces dernières années, les primes ont grimper dans le même temps. 
  • Dans les cafés de quartier ou les comptoirs à espresso, la valeur du café dans la tasse constitue une plus faible proportion que la main d'oeuvre et le loyer.   

Finalement, cette baisse de prix mondiale du café vert se traduit surtout par une baisse de prix des cafés de moindre qualité. Pire, elle ne fait que fragiliser un peu plus les conditions des producteurs de café, qui finissent par se tourner vers d’autre type d’agriculture.

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